Hébergés dans une ancienne colonie que notre hôte, un entrepreneur parisien ayant tout plaqué a pu racheter à bon prix pour la transformer en hôtel, nous avons profité de la piscine panoramique hier soir à notre arrivée.
Un air de jazz, et le plaisir de contempler le panorama sur le Restefond et plus bas, les toits des villas aux couleurs mexicaines, rapportées par les premiers villageois partis chercher un Eldorado du textile au pays des sombréro et de la téquila .
De retour en Ubaye et ayant prospéré outre-atlantique, ils firent construire ces maisons atypiques.
Le début du col est raide et bordé par de vieilles fermes d’alpage .
Plus haut, après les premiers lacets, nous sommes stoppés par un troupeaux de moutons parti en transhumance vers les hauts alpages .
C’est pieds à terre que nous suivons la procession durant cinq bonnes minutes.
Le col n’est plus bien loin.
Les dernières rampes traversent les anciennes casernes militaires et blockhaus, réquisitionnées pour le parking par quelques camping-caristes qui nous saluent avec compassion.
Peut-être pensent ils que l’objectif de mon périple est de mettre fin à notre histoire amoureuse, a l’idée de dégoûter ma brune à frange qui talonne mon arrière train en pédalant dur .
Mais n’ayant pas le temps d’expliquer à nos amis du pastis et de la chaise longue que c’est bien l’effet inverse qui se produit, je continue à ouvrir la route à la belle qui élargit son sourire au fur et à mesure des cols gravis.
Je n’aurai évidemment pas pris l’initiative d’embrigader avec moi ce concentré de charme et courage si je l’avais jugé incompatible avec ce moyen de locomotion.
En guide fier et admiratif, j’applaudis mon binôme au passage d’un des plus haut col européen, La Bonette (2715m).
Au terme d’une descente sublime jusqu’à Saint-Étienne de Tinée, jardins de quelques-un de mes entraînements passés, c’est la dernière montée sur notre station d’Auron qui clos notre échappée sur la haute route, des images plein les yeux et déjà un regard vers le prochain projet.